dimanche 11 novembre 2012

ÉCRIRE 5 :Publier numérique, est-ce pour vous.

                         

Des « success stories » existent aux Etats-Unis où le marché numérique a quelques années d’avance. Une trentaine d’auteurs ont même vendu plus de 100 000 exemplaires. Ils ont tous entièrement pris en main la publication de leur ouvrage et ont réussi. Mode d’emploi.
 

Trouver la plate-forme

Smashwords, Kindle, Kobo, Youscribe, iBookstore...
Une fois votre bouquin terminé (parce que oui, il faudra tout de même avoir écrit un livre) se pose la question de l’outil d’édition adapté. Il y a le choix. Smashwords, Kindle, Kobo, Youscribe ou encore l’iBookstore... Tous vous proposent de vous prendre par la main pour la confection et la publication de votre ouvrage.
David Forrest est l’auteur de plusieurs romans numériques autopubliés. Fort de ses 21 000 ventes, il est l’un des seuls écrivains français à avoir rencontré un certain succès grâce à ce système. Sa préférence se porte sur le service d’Amazon :
« Toutes [les plates-formes] ont leurs atouts et des publics différents. Cependant, la plateforme Kindle reste la plus accessible, demandant moins de travail technique à l’origine. La plus difficile d’approche reste je pense l’iBookstore, notamment pour des raisons administratives (obtention d’un identifiant fiscal américain, par exemple). »
Le service Kindle Direct Publishing a en outre deux avantages. Il met à disposition du futur écrivain un didacticiel gratuit et complet pour préparer votre ouvrage.
Il n’oublie pas non plus les derniers irréductibles qui ne peuvent se passer de l’odeur du papier grâce au service Create Space. L’auteur pourra fournir à ses lecteurs potentiels une version papier de son livre, imprimée chaque fois qu’une commande est passée.
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Editer

« Proposer un livre aussi abouti que possible »
Vient la partie la plus technique et délicate, celle de l’édition. Le produit a beau être numérique, copier-coller un document Word ne sera pas suffisant, point sur lequel insiste David Forrest :
« Il faut s’occuper soi-même de l’aspect éditorial qui, dans l’édition traditionnelle, est géré par des professionnels : correction, mise en page, élaboration de la couverture, écriture de la présentation du livre...
Ce n’est pas obligatoire pour publier, mais je pense qu’il faut tout faire pour proposer aux lecteurs potentiels un livre aussi abouti que possible. »
L’édition demande un minimum de compétences informatiques et de connaissances du traitement de texte. L’auteur doit télécharger un logiciel d’édition sur la plate-forme qu’il a choisie, créer une table des matières, insérer éventuellement des images, régler la question des droits d’auteur ou d’utilisation de contenus appartenant au domaine public... Sans oublier de fixer le prix.
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Fixer le prix

« Les “royalties” sont très intéressantes »
Le prix constitue certainement l’atout majeur de l’autopublication numérique. Il est à la discrétion de l’auteur. Ce qui signifie qu’il peut même être nul. Libre aux écrivains donc de faire jouer la concurrence avec les publications papier en baissant le prix au maximum.
Et les revenus ? Journaliste et auteur du roman autopublié « La Légende de Little Eagle », Florian Rochat répond avec enthousiasme :
« Avec l’autopublication numérique, les “royalties” sont très intéressantes. Lorsque le prix du livre est compris entre 2,99 et 9,99 euros, l’auteur touche 70% de la vente. »
Si chaque plate-forme a ses particularités, toutes assurent des revenus élevés à l’auteur. Le contrat-type avec un éditeur papier rapporte à l’auteur 8% du prix de vente jusqu’à 10 000 exemplaires vendus, 10 à 12% au-delà : 7 à 9 fois inférieur à un livre numérique auto-publié donc.
En pratique, pour un livre vendu en libraire 20 euros, l’auteur touchera entre 1,60 et 2,40 euros. En comparaison, l’auteur d’un livre numérique autopublié gagnerait 2 euros pour un ouvrage dont le prix serait fixé à 3 euros. Ce qui, ramené à un livre à 20 euros, correspond à un revenu pour l’auteur de l’ordre de 14 euros.
Dernière originalité : le prix n’est pas fixe et peut être librement actualisé par l’auteur. Florian Rochat se sert de cette souplesse pour augmenter ses ventes :
« J’avais commencé à vendre mon ouvrage autour de 3 euros et l’ai récemment baissé à 1,80 euro pour booster les ventes. On pourrait même le distribuer gratuitement pendant quelques semaines, ce pourrait être un excellent outil de promotion. »
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Promouvoir

« Diffuser via Facebook et Twitter »
Se passer d’une maison d’édition, c’est aussi se passer de tout son appareil de promotion. Heureusement, l’homme a inventé Internet, le buzz et les réseaux sociaux. La tâche est cependant loin d’être aisée, comme l’explique Florian Rochat :
« La promotion est certainement l’aspect le plus difficile de la chose. Les critiques ne touchent pas aux livres autopubliés. Ils reconnaissent le phénomène mais ils n’arrivent pas à suivre. Cela pose le problème de trouver de la visibilité. »
Des solutions existent cependant :
« Il faut diffuser via Facebook et Twitter, se construire une base de lecteurs fidèles, avoir un site internet présentant l’auteur, son œuvre, etc. Ça prend du temps, au moins un an ou deux avant qu’un livre ne décolle.
Ces difficultés ne sont pas tellement différentes de celles de la majorité des auteurs publiés qui restent dans l’anonymat, sauf que la durée de vie d’un ebook est éternelle, pas besoin de réimpressions. »
 
 Re-publié à partir d'un article de :  www.rue89.com

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