vendredi 28 décembre 2012

Jack Reacher, un nouveau thriller avec Tom Cruise

Le Cruise contrôle

Jack Reacher, la critique : Tom Cruise brille dans un thriller très 90’s

Francois LEGER
Mots-clés : Jack Reacher, Tom cruise
L'illustration de l'article Jack Reacher, la critique : Tom Cruise brille dans un thriller très 90’s
Un homme armé fait retentir six coups de feu. Cinq personnes sont tuées. Toutes les preuves accusent l’homme qui a été arrêté. Lors de son interrogatoire, le suspect n'écrit qu’une phrase : "Trouvez Jack Reacher". Commence alors une haletante course pour découvrir la vérité, qui va conduire Jack Reacher à affronter un ennemi inattendu mais redoutable, qui garde un lourd secret.
Une scène d'intro diabolique

Christopher McQuarrie, plus connu pour ses scénarios (Usual Suspect, Walkyrie) que pour sa réalisation (The Way of the Gun, pourtant très chouette) sort de sa réserve cinématographique et s'associe avec l'increvable Tom Cruise. L'action hero qui traversé trois décennies sans pratiquement prendre une ride y incarne le fameux Jack Reacher qui donne son titre au film. Un personnage mystérieux d'ancien enquêteur de l'armée, revenu de tout et diablement intelligent. Et c'est avec une scène d'ouverture de cinq minutes à couper le souffle que s'ouvre Jack Reacher, durant laquelle aucune parole ne sera prononcée.
Façon années 90

Nous voilà plongés dans un thriller/vigilante très 90's, qui dévoile tranquillement une machination bien carrée et propre sur elle. Jamais de débordement scénaristique ou de twist inattendu, Jack Reacher fait dans l'efficacité, à l'image de son toujours très cool interprète principal. Une fois le coeur de l'histoire dévoilé, l'enquête passe logiquement au second plan et l'action prend le dessus, avec quelques scènes de baston et de shoot convenues mais dénuées d'intérêt. On aura même droit à une course-poursuite en bagnoles épurée (pas de vols planés dans tous les sens) assez sublime.
Entre hommage au genre et second degré permanent - Jack Reacher est bourré de vannes efficaces - le film trouve sa propre vision et se déguste comme un divertissement de choix, au casting hétéroclite et réjouissant. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut côtoyer sur le même écran Robert Duvall, Werner Herzog, Tom Cruise et même Jai Courtney. Ce dernier nous rassure d'ailleurs particulièrement sur sa capacité à s'imposer dans Die Hard 5, dans le rôle du fils de John McClane.
Jack Reacher, de Christopher McQuarrie, avec Tom Cruise, Rosamund Pike, Robert Duvall... Durée : 2 h 11. Sortie le 26 décembre 2012.
12/20
Jack Reacher est un chouette divertissement, en plus d'un hommage aux grands thrillers. Tout y repose sur les (larges) épaules de Tom Cruise, mais on pardonnera facilement au scénario de ne pas vouloir faire de vagues. Le résultat est plus qu'efficace et le casting vraiment réjouissant.

mardi 11 décembre 2012

Un moine trop bavard de Claude Forand

              
Un moine trop bavard
À Chesterville P.Q., la petite communauté du monastère du Précieux-Sang est secouée par un meurtre ignoble : le Frère Adrien est retrouvé mort dans la grange... un crucifix enfoncé dans la gorge. Le seul témoin du meurtre semble être le garçon de ferme, mais Zacharie, un simple d'esprit, a disparu cette nuit-là.

Le sergent Roméo Dubuc mène l'enquête, avec son éternel comparse, Lucien Langlois. Malheureusement pour eux, les indices se multiplient et brouillent les pistes : tatouages mystérieux, secte hérétique, passages secrets. Est-il possible que ces hommes de Dieu, qui consacrent leur vie au travail manuel et à la prière, aient vendu leur âme au diable ?

Claude Forand nous sert une histoire palpitante au cœur du monastère du Précieux-Sang à Chesterville, au QUÉBEC. Le frère Adrien, gourmand impénitent, s'est réfugié dans la grange du monastère pour y déguster le résultat de son larcin nocturne dans les cuisines. Interrompu dans son en-cas, il est retrouvé le lendemain poignardé et... un crucifix enfoncé dans la gorge.
Le sergent Roméo Dubuc va mener une enquête rigoureuse, qui mettra à mal sa conception des hommes de Dieu. Parfait du début à la fin, ce roman policier va vous tenir en haleine jusqu'à la dernière page.
Marie-Pierre Laëns, « Nos libraires s'emballent », Librairie Pantoute, http://www.librairiepantoute.com/libraires_emballent.asp?cat=8&pageMem=3

Claude Forand n'en est pas à ses premières armes en matière de romans policiers et son dernier-né est réussi. On s'attache d'emblée au sergent Dubuc qui n'est ni un superflic ni un détective de génie, mais simplement un enquêteur tout ce qu'il y a de plus humain qui tente de faire son boulot en donnant un sens nouveau à sa vie personnelle.

Personnellement, j'ai bien aimé l'intrigue et les indices parsemés dans le roman. D'ailleurs, à la façon d'un Colombo, Roméo Dubuc dévoile à la fin ceux qui l'ont mis sur la piste du coupable tout au long du récit et je me suis dit : Ah oui, j'aurais pu voir... Les deux policiers sont aussi sympathiques et certaines répliques m'ont bien fait rire bien que je me sois difficilement identifiée à leur réalité de vieux garçons. Finalement, je dois dire que les personnages secondaires sont divertissants à souhait et apportent une belle couleur au suspens.
Sophie lit, http://www.sophielit.ca/critique.php?id=310


Après Le cri du chat et Ainsi parle le Saigneur, Claude Forand nous entraîne, toujours avec humour et finesse, dans une aventure qui saura plaire aux amateurs d'intrigues bien ficelées.


Claude Forand

Claude Forand

Claude Forand est né à Plessisville, au Québec. Aujourd’hui traducteur agréé à son compte à Toronto, il a été journaliste à la pige pendant une vingtaine d’années pour différents magazines scientifiques et financiers, ainsi qu’à la radio de Radio-Canada. Un moine trop bavard est son cinquième livre publié aux Éditions David.
 

Âmes Soeurs de M.L.Lego

                                       
Le cours d’une vie peut quelques fois changer très rapidement. Pour le meilleur ou pour le pire, une seule petite minute peut suffire à tout faire basculer. Dans le cas de Lou-Lou, sa vie changea du tout au tout par le biais d’un coup de fil…

Par un beau dimanche matin, jour que pourtant, elle détestait, elle reçut un appel de la part d’un homme qu’elle connaissait à peine. Le coup de fil n’était pas banal… Frank Jubo, la nouvelle star montante du rock, souhaitait la rencontrer. Cette rencontre sera plus que marquante, puisqu’elle changera à jamais la vie de cette jeune fille qui ne se destinait qu’à une simple carrière d’avocate.

Frank Jubo subira lui aussi les répercussions de cette rencontre. Dès le moment où il se retrouvera face à face avec Lou-Lou, quelque chose, tel un déclic, se produira.

Qu’arrive-t-il lorsque deux âmes sœurs se rencontrent à peine trop tard, et que l’une d’elles tarde à reconnaître l’autre ? Souvent, une simple petite erreur de parcours… un geste, une pensée erronée, la crainte d’avouer ce que l’on ressent… peut changer tout le cours d’une vie. Ainsi, ce qui aurait dû être n’est plus et ce qui n’aurait pas dû devient… les conséquences peuvent êtres lourdes. Qu’est-ce qui peut bien empêcher un destin de s’accomplir? Le destin… ou nous mêmes ?

Voici l’histoire de Frank et Lou-Lou…

Vengeance de M.L.Lego

                               

Yannick Simard, magnat de la haute finance québécoise, voit sa vie basculer le jour où sa femme et ses deux chères filles meurent sous ses propres yeux, sans même qu'il ne puisse rien tenter pour les sauver. Lorsqu'il apprend que Johnny Boy, la plus grande rock star de l'heure, n'est pas totalement étranger à ce drame, il élaborera contre ce dernier un terrible plan de vengeance.
Toute son intelligence (et Dieu sait qu'il en a!) sera consacrée à la perte de Johnny Boy. Pour l'aider dans sa quête, Yannick fait appel à Tommy MacMillan, papparazi de bas étage et ennemi juré de Johnny.

Ce roman, à n'en point douter, ravira les amateurs d'histoires aux rebondissements innatendus. Vengeance, mensonge, trahison s'entremêlent ici à la gloire, l'argent et... l'amitié. À lire absolument!
Pour visonner la bande annocne de ce roman, en copiant le lien suivant:
http://www.youtube.com/watch?v=cZnSO_xN298&feature=youtu.be

Du même auteur: Âmes Soeurs et Le Pacte

lundi 10 décembre 2012

ÉCRIRE 9 : Polar 101 de Jacques Côté

Polar 101





Notre écrivain en résidence, Jacques Côté, propose pour son premier billet d'une série de six de démêler les sous-genres du polar. Un exercice éclairant!

JacquesCôté_2.jpgAlors que le roman policier est de plus en plus métissé, il fut un temps où les catégories du genre étaient cloisonnées. Il y a eu d'abord les romans de détection - les « whodunit » -, popularisés par Agatha Christie et Conan Doyle. Ces romans se passaient souvent dans un lieu clos avec des personnages stéréotypés. Le but du lecteur, comme celui du limier, étant de découvrir l'assassin, et d'assembler les pièces du casse-tête. Le roman devenant un jeu de dissémination et de dissimulation des indices où l'on retarde le dénouement jusqu'à la résolution du crime.

En réaction au « whodunit », le roman noir met l'accent sur le crime plutôt que sur l'enquête et se fait aussi appeler « hard-boiled novel » (roman de dur à cuire). Le raffinement d'un Poirot laisse place à des privés aux manières rudes et à des gangsters sans scrupule. L'enquêteur peut n'être qu'un personnage secondaire et le criminel, le personnage principal. Le roman noir a tout du roman sociologique : les villes sont présentées comme des terreaux fertiles à la criminalité ; les lieux décrits sont malfamés et l'atmosphère glauque. Les beaux manoirs du « whodunit » font place à des repaires de bandits. L'intérêt du lecteur ne réside plus seulement dans l'élucidation du crime, mais dans la peinture sociale du milieu. Hammett, Cain, Thompson et Riley-Burnett sont des représentants de cette école.

Dans les années 50, le roman de procédures judiciaires nous fait passer du noir au clair-obscur. On y présente le métier d'enquêteur avec réalisme. Ces policiers, contrairement aux privés du roman noir, exercent leur métier dans les règles. Ed McBain est le maître du genre.

Appelé aussi roman de la victime, le suspense nous met en état d'attente. Il joue avec nos nerfs, se révèle plus angoissant. La victime survivra-t-elle à ses assaillants ? Souvent accusée injustement, elle devra laver sa réputation. Le lecteur se projette et vit les peurs de celle-ci. Hitchcock, qui a adapté L'Inconnu du Nord-Express de Patricia Highsmith, définit ainsi le suspense par rapport au roman de détection : « Le whodunit suscite une curiosité dépourvue d'émotion ; or les émotions sont un ingrédient nécessaire au suspense. [...] Dans la situation classique de la bombe qui explosera à une heure donnée, c'est la peur, la crainte pour quelqu'un, et cette peur dépend de l'intensité que met le public à s'identifier avec la personne en danger. »

Le mot « thriller » renvoie quant à lui à une expérience sensorielle : « to thrill ». Selon Norbert Spehner, c'est devenu un terme galvaudé. Il sert de nos jours à désigner tous les types de romans policiers. Le thriller procure des émotions fortes - ce petit frisson le long de la colonne. Le silence des agneaux de Thomas Harris est un bon exemple de thriller réussi.

Dans le roman médicolégal, la police scientifique est au premier plan. Les experts en homicides sont les artisans de l'enquête. Le genre a été popularisé dans les années 90 par l'anthropologue judiciaire Kathy Reich et Patricia Cornwell. Cette tendance a été vite récupérée par la télévision avec des séries comme Bones, CSI et Dexter.

Il y a aussi les polars historiques et ceux à tendance western. On constate que les romans policiers sont de plus en plus hybrides. Le polar vit sa postmodernité.

Edgar Allan Poe serait fier de sa lignée de bâtards.


Sources
Hitchcock-Truffaut, Les entretiens avec Hitchcock, Ramsay, 1983, p. 57
Patricia Highsmith,
L'art du suspenseNorbert Spehner, Scènes de crime, Alire, 2010
Notes de cours de l'auteur

*

Lire les autres blogues de Jacques Côté :
Géographie du roman policier
Polar et investigation
Mécanique du crime parfait
Plan : en avoir ou pas ?
Les premiers mots du roman


Jacques Côté a publié aux éditions Alire plusieurs romans policiers dont Le Rouge idéal, Le Chemin des brumes et Nébulosité croissante en fin de journée. Il a remporté à trois reprises le prix Arthur-Ellis du meilleur roman policier canadien. Il est également l'auteur de la biographie Wilfrid Derome, expert en homicides (Boréal) pour lequel il a reçu le Grand Prix La Presse de la biographie. Jacques Côté travaille sur une nouvelle série policière, Les Cahiers noirs de l'aliéniste. Deux romans de cette saga historique, Dans le quartier des agités et Le Sang des prairies, ont été publiés. Le troisième tome, Le mausolée du docteur Death, paraîtra à l'hiver 2013.


Écrire 8 : Avoir un plan ou pas ? de Jacques Côté

Plan : en avoir ou pas?




Notre écrivain en résidence, Jacques Côté, propose pour son troisième billet d'une série de six une réflexion sur les plans... En avoir un ou pas? Une question qui revêt une importance toute singulière pour l'auteur de polar.
« Travailler avec un plan, c'est comme travailler avec un patron, un patron qui vous dit ce que vous devez faire. Et ce patron, franchement, je m'en passe très bien. »

- Michael Connelly


image-cote2.jpgA-t-on encore aujourd'hui l'idée d'entrer dans une grande ville sans son GPS ? Il y a bien sûr l'avantage d'arriver directement à destination. Mais nous perdons du coup ce goût de l'inconnu, cette possibilité d'égarement qui donne le vertige. Les détours inattendus sont à l'origine de rencontres non planifiées, et qui sait d'un coup de foudre amoureux ou littéraire... Les imprévus embellissent l'existence et la littérature. Il faut préférer les chemins tortueux à la ligne droite.

La complexité formelle de certains romans policiers nécessite l'utilisation d'un plan pour s'y retrouver. Ces romans ont quelque chose de mathématique avec des équations à plusieurs termes et il faut savoir gérer leur organisation. À défaut de plan, il vaut mieux prendre des notes en cours d'écriture lorsque l'intrigue s'allonge sur des centaines de pages. Gare alors aux erreurs de logique et aux anachronismes.

Il existe des auteurs qui prévoient tout dans les moindres détails. Ils écrivent des plans qui ont la taille de petits romans, je pense ici à Jean-Jacques Pelletier dont les scènes à scènes de La Faim de la terre font 250 à 300 pages. Un autre auteur, André Jacques, utilise des plans qui ressemblent à ceux des architectes avec des flèches et des rectangles qui vont dans toutes les directions.

Plusieurs favorisent un plan ouvert qui laisse place à la spontanéité pendant le processus d'écriture. Je suis du nombre. Ces plans comportent des trous volontaires que vient combler le travail de création littéraire au fil des mois. Si je devais tout prédire à l'avance, avoir l'ADN de mon roman comprimé dans un plan rigoureux, ce serait comme de passer un an ou deux à monter un meuble IKEA en suivant le guide d'assemblage. Aussi bien changer de métier... S'y perdrait l'ivresse propre à l'écriture. Écrire c'est aussi des surprises qu'on se fait à soi-même.

Lorsque nous sillonnons une ville nouvelle, nous voulons savoir où se trouvent les grandes
artères et les boulevards afin de nous repérer et je fonctionne de cette manière avec mes
histoires. J'ai un très « petit routard » de mon roman, un plan minimaliste avec les grands axes.
Coureur de longues distances, je trouve fréquemment la suite de mes histoires, la solution à mes problèmes d'intrigue, dans mes sorties de course à pied. Est-ce les effets combinés de la dopamine sécrétée par le cerveau et du grand air qui offrent les pistes nécessaires? Finalement, je travaille avec un plan de cinq à sept pages en gestation constante. À la fin, le résultat final est loin du plan original. L'auteur a dû s'égarer quelque part.

Zone d'écriture - Géographie du roman policier de Jacques Côté

dimanche 9 décembre 2012

Les Charmes de l'Impossible de Karine Glorieux

                           

KARINE GLORIEUX

Les charmes de l'impossible

RÉSUMÉ
Alexia a quitté le Québec, des amours en cul-de-sac et une famille joliment tordue pour le soleil de la Californie. Elle y a trouvé un mode de vie parfaitement adapté à sa conception de la trentaine beaucoup de plaisir, quelques défis professionnels, pas trop d'engagements. Mais sa bohème urbaine en prend un coup quand un contrat tourne particulièrement mal et qu'elle se retrouve en première page des tabloïds. Si son talent pour l'évitement et plusieurs billets d'avion lui permettent de disparaître au bon moment, ses impayables soeurs et l'énigmatique Nicolaï auront tôt fait de la ramener à ses problèmes. Des états-Unis à la Suisse en passant par le Québec, de l'éclat de rire à l'attendrissement, voilà un roman qui nous garde en haleine jusqu'à la toute dernière page !

L'AUTEURE
Tout comme son héroïne, Karine Glorieux vit en Californie où elle a d'ailleurs écrit ce roman. De ce long séjour, de son observation de la nature humaine en général et des liens familiaux en particulier, est né ce livre qui confirme son grand talent. L'auteure des romans à succès Mademoiselle Tic Tac récidive avec un récit des plus divertissants dans lequel elle réussit un tour de force une alchimie parfaite entre légèreté et profondeur.