jeudi 10 mai 2012

Les fleurs de l'ombre de Steve Mosby

De la fiction au réel, le nouveau polar de Steve Mosby brouille les pistes31/01/2012

Après le succès d’Un sur deux, le jeune britannique Steve Mosby fait sa rentrée 2012 avec Les Fleurs de l’ombre (Ed. Sonatine). Un polar qui explore l’univers d’écrivains de polars, le reflet d’un fait divers bien réel et non résolu.

L'auteur en un clin d'oeil : Né en 1976, Steve Mosby signe avec Les Fleurs de l’ombre son sixième roman, le troisième publié en France par les éditions Sonatine. En savoir plus sur Steve Mosby.

Pourquoi on aime : "Ce n’est pas l’histoire d’une petite fille qui disparaît mais celle d’une petite qui réapparaît". Ces premiers mots du polar donnent le ton à cette œuvre qui, dès la première page, intrigue, déstabilise. Mise en abyme, illusion, suggestion sont autant de procédés utilisés par Steve Mosby pour entretenir le suspense… jusqu’à la dernière ligne.

Neil Dawson, écrivain en attente d’être publié, perd brutalement son père, lui même auteur de polars. Alors qu’il tente de traverser son deuil, il retrouve chez son père les traces de son dernier projet d’écriture ainsi qu’un livre : La Fleur de l’ombre de Robert Wiseman. A l’intérieur, une fleur noire fanée semblable à la couverture de l’œuvre. C’est sur les pas de cet auteur de best-seller que le père de Neil travaillait au moment de sa mort. Très rapidement Neil se retrouve impliqué dans un fait divers datant des années 70, que Robert Wiseman puis son père ont tenté de faire éclater au grand jour… à leur propre péril.

Avec pour seuls guides un livre intriguant et une fleur noire, Neil n’a d’autres choix que de remonter le fil de l’histoire du livre pour retrouver sa petite amie, enceinte, qu’un inconnu sorti tout droit de La Fleur de l’Ombre aurait kidnappé. Il croise alors la route d’une jeune policière de renom, elle-même transportée, sans le savoir, dans la narration du polar de Robert Wiseman.

En jouant sur les codes du genre thriller, Steve Mosby brouille les pistes pour intensifier le suspense et accélérer la valse incongrue des policiers et des écrivains, des personnages réels et fictifs. Impossible, pour le lecteur, de savoir où commence et où s’arrête la fiction…. et de contrôler nos émotions en montagnes russes. Pour notre plus grand plaisir !

Le regard critique : Comme dans son précédent ouvrage, Ceux qu’on aime, Steve Mosby s’attache à complexifier l’intrigue en multipliant les personnages et les narrations croisées au risque, parfois, de perdre un lecteur déconcentré.

La page à corner : "Je n’étais plus sûr de savoir où je me trouvais. Les lieux semblaient être un mélange de présent et de passé - les limites se brouillaient soudain. J’entendis des rires d’enfants-il y avait vraiment des enfants un peu plus loin, sur la jetée, mais mon esprit attribua ce son à une file d’écoliers avançant par groupes de l’autre côté de la rue pour aller visiter la station de sauvetage tandis qu’un pédophile les observait sur le trottoir d’en face, leur adressant un salut de ses doigts délicats. Je sentais battre le pouls de La Fleur de l’ombre et du passé qui en avait inspiré l’intrigue. Il était scellé, enfermé sous la surface du monde, mais en cet endroit, en cet instant précis, il appuyait si fort contre les parois de l’univers que j’en apercevais presque les contours". p 194.

Anne Bocandé

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