Robert Pobi, un Canadien qui déchire
"L'homme de sang" étant déjà pris (dommage), le livre nous arrive sous le titre "L'invisible". La
Pris entre une folie créative et une folie meurtrière, l'agent spécial Cole tente de garder le fil, au milieu d'une panique généralisée déchaînée par l'approche d'un méga-ouragan. Dans cette atmosphère quasi-fantastique, Robert Pobi sait à merveille planter le décor, installer ses personnages et faire monter la tension. S'il s'autorise quelques facilités, se laisse parfois griser par son écriture roublarde, son idée d'une enquête purement cérébrale, où le policier cherche des réponses dans les cerveaux dérangés autant que sur les scènes de crime, tient le lecteur totalement à sa merci, lui dictant ses conditions en s'affranchissant de la logique procédurière d'un pur polar.
Selon que l'on trouvera la chute bluffante ou au contraire prévisible, on quittera "L'invisible" avec plus ou moins de regrets. Dans tous les cas, on aura assisté à l'émergence d'un talent à suivre. Les éditeurs français, François Verdoux et Arnaud Hofmarcher, croient beaucoup en ce livre, au point d'avoir prévu, pour son lancement, leur plus gros tirage pour un premier roman. Et comme ils ne s'engagent pas à la légère, ils avaient acquis dès janvier 2011 les droits sur deux des trois autres roman du Montréalais : "Mannheim Rex" et "Deselected". Robert Pobi va encore frapper.
"L'invisible", Robert Pobi, éditions Sonatine, 426 pages, 21,30€. En librairie le 10 mai.
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