Comment écrire un roman ? Six conseils de John Steinbeck
Lauréat du Prix Nobel de littérature, John Steinbeck est l’un des géants de la littérature américaine. En 1962, il écrit à son ami Robert Wallsten et lui donne six précieux conseils pour écrire un roman.
Cette lettre appartient à la compilation Steinbeck: A Life in Letters, un ouvrage publié en 1975 par Elaine Steinbeck et Robert Wallsten. Vous pourrez également la retrouver au sein d’une compilation réalisée par la revue littéraire américaine The Paris Review.
Oubliez le résultat final
Abandonne l’espoir de finir un jour ton roman. Oublie les 400 pages prévues et écris-en seulement une par jour ; ça aide.
Écrivez d’une traite
Écris aussi rapidement et librement que possible et couche tout sur le papier. Ne corrige rien, ne réécris rien avant que tout soit terminé. Réécrire en cours de route est souvent une excuse qu’on se donne pour ne pas avancer. Cela perturbe aussi le rythme et la fluidité qui découlent uniquement d’une intimité inconsciente avec le sujet.
Écrivez pour une seule personne
Oublie ton lectorat. D’une part parce que ce public sans nom et sans visage est terrifiant, et d’autre part parce que dans l’écriture, contrairement au théâtre, ce public n’existe pas. Ton public est un lecteur unique. Personnellement, je trouve plus simple de choisir une personne, réelle ou imaginaire, et d’écrire pour elle.
En cas de difficulté, allez de l’avant
Si tu n’arrives pas à venir à bout d’une scène ou d’un passage que tu veux vraiment conserver, contourne-le et continue à écrire. Tu pourras revenir dessus lorsque tu auras fini, et tu te rendras peut-être compte que la raison pour laquelle ce passage te posait problème est qu’il n’avait rien à faire là.
Préparez-vous à abandonner vos passages favoris
Méfie-toi d’une scène trop chère à tes yeux, plus chère que le reste. Souvent, elle se révèle être de trop.
Lisez à voix haute vos dialogues
Si tu écris un dialogue, lis-le à haute voix, au fur et à mesure que tu l’écris. C’est seulement comme cela qu’il sonnera juste.
Un septième conseil :
Il n’y a pas de recette magique !
John Steinbeck était conscient que chaque auteur devait développer sa propre méthode et sa pratique de l’écriture. L’auteur des Raisins de la Colère le rappelle dans une lettre envoyée à Edith Mirrielees dont il suivit le cours d’écriture créative à Stanford :
S’il y a de la magie dans l’acte d’écrire une histoire, et je suis convaincu que c’est le cas, nul n’a été capable de la réduire à une recette qui pourrait être transmise d’une personne à l’autre.
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