Affichage des articles dont le libellé est drame social. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est drame social. Afficher tous les articles

mercredi 22 mai 2013

Tout Homme Rêve d'Être Un Gangster de Jean Charbonneau

                      

J’aime tout de la Main : ses clubs, ses putes, ses truands, sa saleté, sa sauvagerie, sa vulgarité, sa violence. Tout.



Ainsi s’exprime Jérôme Ménard, celui qu’on surnomme « le roi de la Main ». Sur le lit de mort de sa mère, il fait la promesse de veiller sur ce qu’il reste de sa famille, originaire du Faubourg à m’lasse. Déjà spécialisé dans le racket de la protection, Jérôme voit grand et souhaite se lancer dans la distribution d’héroïne pour assurer le bien-être des siens. Seule ombre au tableau : son jeune frère Georges travaille pour celui qui contrôle ce marché à Montréal… Quant aux femmes du clan Ménard, elles cultivent aussi leur part de rêves inaccessibles. Heureusement que la famille représente ce qu’il y a de plus fort quand tout le reste fait défaut.

À la fois roman noir, roman historique et portrait social, Tout homme rêve d’être un gangster nous plonge dans le Montréal de la fin des années 1940, celui du Red Light, des cabarets et où la survie et l’économie de la débrouille passent souvent par des entorses aux bonnes mœurs catholiques. Par le biais d’une écriture cinématographique, Jean Charbonneau réussit le tour de force de rendre attachants des personnages qui n’hésitent pas à enfreindre certaines règles avant d’aspirer à un peu de lumière. 

Extrait

Les quatres types qui descendent le boulevard Saint-Laurent à la hâte sont vêtus d’un manteau couleur charbon et d’un borsalino noir bien vissé sur la tête. Leur rang serré, leur accoutrement et le nuage de condensation qui s’échappent de leur bouche leur donnent des allures de locomotive. Une fois la nuit tombée, Saint-Laurent devient la Main, pôle d’attraction de tous ceux en ville qui ont envie de s’éclater, aussi bien durant les canicules du mois d’août qu’au cours des pires froids de février. On peut tout trouver sur la Main: drogues, stock volé, femmes faciles, adolescentes lubriques, livres mis à l’index parles bonzes de l’Église catholique, images pornographiques, rêves artificiels de toutes sortes. Un endroit où les excès fous, la violence et l’exploitation des faibles sont la norme. La lutte pour le contrôle des activités de la Main est souvent féroce, la fin justifiant tous les moyens. Et de tous les joueurs impliqués dans ces hostilités, le plus craint est Jérôme Ménard, alias "le roi" de la Main.

Écrit dans un style purement québécois et représentatif de la mentalité des années 40 qui régnait à Montréal sur la Main (boulevard St-Laurent) à l'époque. Les personnages (surtout Jérôme) sont très bien campés et nous sont vite sympathiques même s'il s'agit de gangsters qui sont associés à tout ce qu'il y a de sale dans cette ville. Pour les amateurs de romans policiers «historiques».

dimanche 8 avril 2012

Parfum d'enfance, Miel pour salauds de Lolita Leblanc


Ce récit, écrit sans censure et sans tabou, traite d’un sujet lourd de sens qui vous fera vivre une gamme d’émotions allant de la rage à la compassion mais aussi à l’espoir.
Salut! Je m'appelle Destiné. Un misérable prénom. Vous pensez que je me plains, que j'exagère. Vous n'avez pas idée...

Depuis l'aube des temps, j'étais préDestinée à souffrir. Destinée à me faire battre, à me faire humilier... à subir les assauts d'un détraqué, d'un salaud de la pire espèce. Destinée à vivre isolée, meurtrie. À n'être qu'une créature qui tente d'apprivoiser une succession de jours inutiles, vides... absents de tendresse.
Second livre pour Lolita Leblanc, ce récit saura toucher même l’être le plus impénétrable. «Je suis certaine que ce roman permettra à des personnes qui ont connu l’inceste d’oser le dire» affirme la romancière à l’imagination très fertile. Pour parler de l’inceste, il faut le traiter d’une manière choc, pas autrement. Coeur sensible, votre défi sera de tenir jusqu’à la dernière ligne.
«Les plus beaux souvenirs de notre enfance sont souvent les moments magiques que nous avons eus avec notre famille» souligne Chantal Morin responsable des Éditions de l’Interdit

Pauvre Destiné
On dirait la petite fille aux allumettes, tant il y a de misérabilisme dans la vie de cette jeune fille hypothéquée à vie par le fait qu’elle est une victime, une de trop, de l’inceste. Un rapport parental s’accompagnant de violence que l’auteure Lolita Leblanc ne nous épargne pas. On peut mieux mesurer l’abîme de vie de quelqu’un qui a fait l’expérience de cette mort intérieure. Ce roman qui a force de documentaire tant il reflète la réalité d’un crime par trop répandu. Le fameux secret des familles. Et reconnaissons les mérites de la romancière de trouver le mot juste, le mot fort à chaque ligne.