dimanche 20 mai 2012
Ceux qu'on aime de Steve Mosby
Vous laissez un message à l'un de vos proches, dont vous n'avez pas de nouvelles. Il ne vous répond que par mail ou par SMS. De nos jours, rien de plus normal. Vous inquiétez-vous ? Imaginez-vous une seconde que ce n'est pas lui qui vous a répondu, qu'il est séquestré, privé d'eau et de nourriture... et que vous n'entendrez plus jamais le son de sa voix ? Tel est le mode opératoire d'un tueur en série qui s'attaque à des jeunes femmes célibataires, les séquestre, endosse leur identité auprès de leurs proches et les laisse dépérir à petit feu, dans l'abandon le plus total. Sam Currie est commissaire, Dave Lewis journaliste, tous deux ont sur la conscience la mort ancienne d'un parent, qu'ils auraient peut-être pu sauver s'ils avaient fait davantage attention à lui. Deux hommes hantés sur qui un piège infernal va se refermer, et qui devront trouver les ressources psychologiques nécessaires pour assumer leur passé, affronter le tueur et, cette fois, être là pour ceux qu'ils aiment. Une tension dramatique oppressante, un art machiavélique de l'intrigue, une perversité sans égal : on retrouve, après Un sur deux, la marque de fabrique de Steve Mosby, qui aborde avec ce roman des thèmes aussi universels que la solitude dans la société contemporaine, la force des sentiments, et les nécessaires priorités de l'existence.
La marque du tueur de Chris Carter
Impossible : Hunter a arrêté le coupable il y a deux ans. Après sept crimes atroces, sept cadavres marqués par ce même crucifix. Est-ce l'oeuvre d'un imitateur ? Mais comment aurait-il eu accès à ce détail de l'enquête jamais rendu public ? Ou alors il faut admettre le pire : le serial killer court toujours, prêt à écrire une nouvelle épopée meurtrière et à provoquer Hunter avec ses coups de fils. Des clubs branchés du Strip Boulevard aux banlieues résidentielles de Pasadena en passant par Malibu, Hunter va se lancer dans une traque de tous les dangers. La première pour son nouveau coéquipier. Et s'ils ne trouvent pas vite le lien entre les victimes, la dernière peut-être...
« Un premier thriller brillant et musclé. 20/20 ! »
Heat
« Un véritable page-turner qui prouve que le genre du serial killer thriller n'est pas mort. »
Express
Chris CARTER
Né au Brésil, d'origine italienne, Chris Carter a travaillé au bureau du
procureur du Michigan comme psychologue criminologue. Il vit aujourd'hui à
Londres, où il se consacre à l'écriture. La Marque du tueur est son
premier roman.
Commentaires
aurora2206 Ce thriller est tout simplement excellent, j'ai adoré ! Une jeune femme a été retrouvée sauvagement assassinée et retrouvée sans visage . Elle a été marquée de la marque du double crucifix. Marque que l'inspecteur Rob Hunter a déjà vu dans des précédentes affaires. Ayant cru avoir arrêté l'assassin, va-t-il devoir faire face à un imitateur ? Pour un premier roman, Chris CARTER a déjà très bien les bases pour faire un bon thriller gore. Il m'a d'ailleurs fait penser à Sire CEDRIC. L'auteur décrit très bien ses personnages, son écriture est simple et sans temps mort. Les chapitres étaient relativement courts. On ne s'ennuie à aucun moment. J'ai souvent été pressée de savoir la suite de l'histoire. Les personnages : l'inspecteur Rob Hunter a été bien sûr mon personnage préféré. Il a connu des déboires dans sa vie mais il adore son métier au HHS1, ça ne le dérange pas de terminer tard le soir. Il va entraîner dans son enquête un petit nouveau, Carlos Garcia dont c'est la première affaire dans la criminelle. Hunter va vite avoir de la sympathie pour le jeune Garcia. Ce thriller nous tient vite en haleine. J'ai été stressée avec les personnages quand le tueur proposait des jeux sordides à Hunter. L'assassin a été manipulateur jusqu'au bout. A la découverte de l'assassin, j'ai été très surprise. Et jusqu'à la dernière page, on apprend des choses. Ce qui est sûr maintenant c'est que je continuerai à découvrir Chris CARTER. |
Les Clowns Vengeurs de Guy Bergeron
Mercado fronça les sourcils. Les clowns vengeurs ne faisaient pas dans la dentelle. Ils tuaient, exerçaient la vengeance sans perdre de temps. Pourquoi, alors, cette paire de pinces ? »
Un monde qui pourrait être le nôtre. Un avenir qui pourrait ne pas être si lointain. Dans une Quadri-métropole aux prises avec des luttes politiques importantes, les arcurides du gouvernement légitime pourchassent sans relâche les Odi-menvatts – les clowns vengeurs –, alors qu’un dangereux psychopathe s’est glissé parmi eux…
mercredi 16 mai 2012
Le Règlement de Petros Markaris
La vie aussi noire qu’un polar
16 mai 2012
The Guardian Londres
Patricia Fenn Gallery / PE Sanchez
Un roman récent sur un tueur en série à Athènes est si réaliste que son auteur, Petros Markaris, a dû préciser qu'il ne devrait pas être imité. Car l'histoire qu'il raconte est celle de l'élite fraudeuse et des victimes du système corrompu.
Un tueur en série écume les riches banlieues d'Athènes en choisissant ses victimes de façon très particulière : ce sont toutes des riches Grecs qui n'ont pas payé leurs impôts. On retrouve leur cadavre au milieu des ruines de la ville antique, après qu'elles aient été empoisonnées à la cigüe, comme Socrate.
La Grèce, qui en voit actuellement de toutes les couleurs, connaît une recrudescence de la criminalité mais ces horreurs-là sont pour l'essentiel de la fiction. Elles constituent l'intrigue d'I Pairaiosi (Le Règlement), le dernier roman de Petros Markaris, qui se vend comme des petits pains. Dans son pays, l'auteur combine le rôle d'auteur de thriller et de commentateur social et est devenu l'une des voix les plus citées depuis la crise. Les meurtres du livre trouvent un très fort écho auprès d'un lectorat furieux vis-à-vis d'une élite championne de la fraude fiscale dont l'incapacité a contribué à mettre le pays à genoux.
"Je voulais raconter comment cette crise s'est vraiment produite et comment elle affecte les gens ordinaires", explique-t-il lors d'un entretien dans son appartement d'Athènes. La littérature policière est selon lui la meilleure forme de critique sociale et politique parce qu'une grande partie de ce qui se passe en Grèce en ce moment est criminel.
"Le titre signifie en grec ancien la fin de la vie, le règlement des comptes de la vie, déclare-t-il. Mais en grec moderne, il désigne une méthode de perception de l'impôt : en échange d'un paiement à l'administration fiscale – un règlement – l'Etat accorde l'amnestie aux gens qui n'ont pas payé leurs impôts.
Le système en question est généralement appelé clientélisme. L'élite grecque – armateurs, médecins, avocats, journalistes en vue – finance les deux grands partis politiques et obtient en échange de son investissement des postes dans l'administration pour ses fils et ses filles ainsi qu'une exemption fiscale à vie. Cet arrangement, qui ne pouvait pas durer, était dissimulé dans les comptes nationaux et est apparu au grand jour quand le pays n'a plus pu emprunter sur les marchés internationaux pour financer ses habitudes.
Quand le gouvernement sortant s'en est pris aux médecins d'Athènes pour tenter, un peu tard, de percevoir quelques recettes fiscales, il s'est aperçu que la plupart d'entre eux ne payaient rien car ils avaient déclaré des revenus légèrement inférieurs à 12 000 euros, le seuil d'imposabilité, tout en ayant des voitures qui valaient plusieurs fois cette somme. Il y a eu une bataille entre les réformistes que comptait le gouvernement et les élites et les réformistes ont perdu. Le gouvernement est tombé et les élections de la semaine dernière n'ont apporté qu'un blocage et la perspective incertaine d'une autre élection.
Pendant ce temps, les riches continuent à remplir les bars et les restaurants chics de la ville pendant que les ouvriers et une grande partie de la classe moyenne vacillent au bord de la misère. Markaris lui-même habite un appartement modeste situé dans un quartier du centre d'Athènes qui était manifestement bien plus agréable. La colère s'étale désormais sur les murs dans des graffitis qui menacent les immigrés d'expulsion, voire pire.
En prenant connaissance des motivations du Percepteur autoproclamé, Haritos fait remarquer sèchement que si tous ceux qui fraudent le fisc étaient assassinés, la population serait réduite à quelques "salariés, aux chômeurs et aux ménagères."
"Le système qui dirigeait le pays depuis la chute de la junte est mort, déclare Markaris. Les mesures d'austérité ont détruit le paysage politique. La question est de savoir si la Grèce survivra aux mesures d'austérité et si l'Europe peut survivre à un effondrement de la Grèce. Je ne connais pas les réponses."
Un tueur en série écume les riches banlieues d'Athènes en choisissant ses victimes de façon très particulière : ce sont toutes des riches Grecs qui n'ont pas payé leurs impôts. On retrouve leur cadavre au milieu des ruines de la ville antique, après qu'elles aient été empoisonnées à la cigüe, comme Socrate.
La Grèce, qui en voit actuellement de toutes les couleurs, connaît une recrudescence de la criminalité mais ces horreurs-là sont pour l'essentiel de la fiction. Elles constituent l'intrigue d'I Pairaiosi (Le Règlement), le dernier roman de Petros Markaris, qui se vend comme des petits pains. Dans son pays, l'auteur combine le rôle d'auteur de thriller et de commentateur social et est devenu l'une des voix les plus citées depuis la crise. Les meurtres du livre trouvent un très fort écho auprès d'un lectorat furieux vis-à-vis d'une élite championne de la fraude fiscale dont l'incapacité a contribué à mettre le pays à genoux.
Administration sournoise
Comme l'inspecteur Costas Haritos, le héros-narrateur, nombre de lecteurs sont déchirés entre le dégoût et l'admiration sournoise pour le meurtrier, qui s'est baptisé le Percepteur et exige de l'argent pour remplir les coffres du pays. Le tueur rencontrait une telle sympathie auprès du public que Markanis a jugé prudent de préciser en quatrième de couverture : "Attention : ce roman ne doit pas être imité.""Je voulais raconter comment cette crise s'est vraiment produite et comment elle affecte les gens ordinaires", explique-t-il lors d'un entretien dans son appartement d'Athènes. La littérature policière est selon lui la meilleure forme de critique sociale et politique parce qu'une grande partie de ce qui se passe en Grèce en ce moment est criminel.
"Le titre signifie en grec ancien la fin de la vie, le règlement des comptes de la vie, déclare-t-il. Mais en grec moderne, il désigne une méthode de perception de l'impôt : en échange d'un paiement à l'administration fiscale – un règlement – l'Etat accorde l'amnestie aux gens qui n'ont pas payé leurs impôts.
La colère étalée sur les murs
Né à Istambul de parents grec et arménien, Markaris, 75 ans, s'est installé à Athènes quand il avait la trentaine et voit toujours les problèmes de la Grèce avec l'œil d'un étranger. "Ce système s'est construit au fil des jours depuis le début du siècle et s'est accéléré au cours des trente dernières années", ajoute-t-il.Le système en question est généralement appelé clientélisme. L'élite grecque – armateurs, médecins, avocats, journalistes en vue – finance les deux grands partis politiques et obtient en échange de son investissement des postes dans l'administration pour ses fils et ses filles ainsi qu'une exemption fiscale à vie. Cet arrangement, qui ne pouvait pas durer, était dissimulé dans les comptes nationaux et est apparu au grand jour quand le pays n'a plus pu emprunter sur les marchés internationaux pour financer ses habitudes.
Quand le gouvernement sortant s'en est pris aux médecins d'Athènes pour tenter, un peu tard, de percevoir quelques recettes fiscales, il s'est aperçu que la plupart d'entre eux ne payaient rien car ils avaient déclaré des revenus légèrement inférieurs à 12 000 euros, le seuil d'imposabilité, tout en ayant des voitures qui valaient plusieurs fois cette somme. Il y a eu une bataille entre les réformistes que comptait le gouvernement et les élites et les réformistes ont perdu. Le gouvernement est tombé et les élections de la semaine dernière n'ont apporté qu'un blocage et la perspective incertaine d'une autre élection.
Pendant ce temps, les riches continuent à remplir les bars et les restaurants chics de la ville pendant que les ouvriers et une grande partie de la classe moyenne vacillent au bord de la misère. Markaris lui-même habite un appartement modeste situé dans un quartier du centre d'Athènes qui était manifestement bien plus agréable. La colère s'étale désormais sur les murs dans des graffitis qui menacent les immigrés d'expulsion, voire pire.
Suicides en hausse
Les livres de Markaris sont bourrés d'observations sur la crise actuelle. "Le règlement" commence par une citation de l'ancien président Konstantinos Karamanlis qui qualifiait la Grèce de "vaste maison de fous." Dans le premier chapitre, quatre vieilles dames se tuent en laissant un mot qui explique que la réduction de leur retraite ne leur permettant plus de s'acheter des médicaments ou de voir un médecin, elles ont donc choisi de ne plus être un fardeau pour la société. Il y a eu des cas similaires au cours des deux dernières années. Selon les chiffres officiels, le taux de suicide a augmenté de 22% mais ce chiffre est probablement en dessous de la vérité : les familles orthodoxes pratiquantes dissimulent souvent les suicides par honte.En prenant connaissance des motivations du Percepteur autoproclamé, Haritos fait remarquer sèchement que si tous ceux qui fraudent le fisc étaient assassinés, la population serait réduite à quelques "salariés, aux chômeurs et aux ménagères."
"Le système qui dirigeait le pays depuis la chute de la junte est mort, déclare Markaris. Les mesures d'austérité ont détruit le paysage politique. La question est de savoir si la Grèce survivra aux mesures d'austérité et si l'Europe peut survivre à un effondrement de la Grèce. Je ne connais pas les réponses."
Traduction : Isabelle Boudon
Griffintown de Marie Hélène Poitras
Extrait : Griffintown
Marie Hélène Poitras, 03 mai 2012
218 pages, Éditions Alto
Chapitre 1
LA BOTTE
Le jour se lève sur Griffintown après le temps de survivance, les mois de neige et de dormance.
Un soleil précaire pointe à l’est. Sur l’horizon se profile un paysage désolé, traversé de collines de rouille où subsiste, par strates et dans un silence condamné, toute une généalogie d’objets obsolètes : enjoliveurs dépareillés, chaînes de vélo rompues, plaques de tôle gondolées. Au loin se dresse la mon - tagne royale, coiffée d’une croix, insensible aux doléances des arbres étirant vers elle leurs bras décharnés comme des indigents dans l’attente de la manne.
Derrière l’écurie, le ruisseau a dégelé et ses eaux noires courent vers le canal, vives et furieuses. Il a beaucoup neigé en avril. Une âme bienveillante a dilué un peu de vodka dans les abreuvoirs pour que les rares chevaux qui restent puissent boire pendant la saison froide. L’oscillation constante entre gel et dégel a sévèrement entaillé les rues, les transformant en véritables pièges à calèches. Il faut avoir connu les jours et les nuits de Griffintown pour entrevoir dans ce décor ingrat la possibilité d’un été fécond.
Trois chevaux ont hiverné à l’écurie, mastiquant de leurs dents usées, faute de mieux, les restes de foin vert de l’année précédente. Ils recommencent à racler de leurs sabots la terre roussie, à défier la misère moite du printemps. Les bêtes faméliques lèchent de gros blocs de sel rouge, leur respiration caverneuse chauffe l’écurie.
Dans la roulotte garée tout près, l’homme qui veille sur eux a passé les dernières semaines à jouer au crib contre lui-même en attendant que la nuit passe et que sa petite chaufferette sèche enfin le bout de ses bottes humides. L’homme guette le retour des siens par la lucarne de sa roulotte. Il procédera bien tôt au décompte de ceux — hommes et bêtes — dont l’hiver aura eu raison. De nouveaux arrivants occuperont les box laissés vacants à la fin de l’été. D’autres reviendront, anciens coureurs marqués sur la gencive, percherons, belges, chevaux de labour et hongres canadiens dans leur splendeur bronze, baie, rouanne, ramenés d’encans au Vermont et des environs. La rumeur mate, friable des sabots déferrés résonnera à nouveau dans les écuries.
Les cochers entendront cette parade piaffante et retourneront eux aussi au bercail, aigris, mal chaussés, sans le sou, le teint blafard et le pas traînant, accordé à celui des bêtes.
On revient toujours à Griffintown, là où la rédemption est encore possible. On y meurt parfois aussi. Les bottes aux pieds, de préférence.
Billy s’extirpe d’un rêve dans lequel, chose rare, il montait un cheval. Il sentait le corps de l’animal en mouvement sous lui, ses flancs tièdes se raidissant sous son mollet, la puissance de cette machine mus -culeuse. Serrant le pommeau d’une main, il menait sa monture à l’ouest, au-delà des limites de Griffin -town, lorsque le bruit régulier, rassurant des sabots du cheval qui trottinait dans le jour déclinant s’est confondu avec le ronronnement du moteur d’un camion : celui de Paul Despatie, suivi du véhicule de transport, occupé par de nouveaux chevaux.
Une botte de cow-boy noire ornée de breloques apparaît dans l’entrebâillement de la portière, puis une autre, tout aussi ostentatoire. Paul, celui qui a trouvé de l’or à Griffintown, propriétaire de l’écurie et seigneur du domaine, salue son homme à tout faire et lui offre une cigarette de contrebande. « L’Indien va revenir cet été », annonce-t-il. Billy hoche la tête puis ils fument en silence le tabac éventé, roulé serré dans du papier jauni.
Paul ouvre les portes du véhicule de transport pour en faire sortir les chevaux. Un premier apparaît, une demi-tonne de nerfs et d’irritabilité, un clydesdale efflanqué qu’il faudra engraisser avant le début de la saison, mais qui a l’oeil vif et une bonne tête. Billy le mène jusqu’à un entre-deux où trône encore la fiche indiquant le nom de son ancien occupant, parti faire de la colle [Envoyer un cheval faire de la colle : l’envoyer à l’abattoir ] à la fin de l’été. Jack. Billy déteste baptiser les animaux. Par commodité, il décide de nommer le nouveau cheval Jack aussi, un nom facile à retenir, jusqu’à ce qu’il se souvienne qu’il s’agit d’une jument, c’est ce que Paul a dit. Billy se penche sous l’animal pour confirmer. À l’aide du stylo glissé dans la poche de sa chemise dont il humecte la bille, il ajoute deux lettres au bout du nom: I et E. Jack devient Jackie.
Billy fait déambuler la seconde jument sur le site de l’écurie pour mieux la détailler : belle robe grisbleu, puissante croupe pommelée, pattes un peu sensibles, la grâce lourde des percherons, mais l’air aussi doux qu’un belge. Elle cherche en vain quelque chose de frais ou de florissant, une touffe d’herbes folles dans toute cette boue, dans toute cette rouille. Billy envisage d’en faire une Princesse, puis se ravise. Il se rappelle les Maggie qui ont traversé sa vie de palefrenier : de braves et fières fifilles, des machines. Il écrase son mégot sous sa botte et le fait glisser dans sa poche par précaution — Billy craint plus que tout au monde qu’un feu naisse dans la paille. Il inscrit «Maggie » au dos d’un paquet de papier à rouler, fiche de fortune qu’il agrafera ensuite dans l’entre-deux. Un nom, cinq pelletées de bran de scie et une galette de foin, c’est ainsi qu’on accueille les nouveaux pensionnaires à l’écurie. Le forgeron les chaussera d’ici quelques jours et le vétérinaire procédera à l’évaluation de leur état de santé. L’entraînement pourra ensuite débuter.
Mieux vaut éviter de s’attacher aux chevaux à leur arrivée. Billy n’aurait pas donné cher du standard-bred réchappé de l’hippodrome, atteint d’un souffle au coeur, mais il a suffi d’atteler le petit cheval sombre à une calèche légère et de surveiller ses jarrets pour se rendre compte que Garlen Lou — c’est son nom — affiche un orgueil inversement proportionnel à sa taille et, jusqu’à preuve du contraire, il sera de retour cet été pour une huitième saison.
Comme les cochers, les chevaux qui échouent à Griffintown traînent plusieurs vies derrière eux. On les prend tels qu’ils sont. C’est pour eux aussi, bien souvent, le cabaret de la dernière chance.
LA BOTTE
Le jour se lève sur Griffintown après le temps de survivance, les mois de neige et de dormance.
Un soleil précaire pointe à l’est. Sur l’horizon se profile un paysage désolé, traversé de collines de rouille où subsiste, par strates et dans un silence condamné, toute une généalogie d’objets obsolètes : enjoliveurs dépareillés, chaînes de vélo rompues, plaques de tôle gondolées. Au loin se dresse la mon - tagne royale, coiffée d’une croix, insensible aux doléances des arbres étirant vers elle leurs bras décharnés comme des indigents dans l’attente de la manne.
Derrière l’écurie, le ruisseau a dégelé et ses eaux noires courent vers le canal, vives et furieuses. Il a beaucoup neigé en avril. Une âme bienveillante a dilué un peu de vodka dans les abreuvoirs pour que les rares chevaux qui restent puissent boire pendant la saison froide. L’oscillation constante entre gel et dégel a sévèrement entaillé les rues, les transformant en véritables pièges à calèches. Il faut avoir connu les jours et les nuits de Griffintown pour entrevoir dans ce décor ingrat la possibilité d’un été fécond.
Trois chevaux ont hiverné à l’écurie, mastiquant de leurs dents usées, faute de mieux, les restes de foin vert de l’année précédente. Ils recommencent à racler de leurs sabots la terre roussie, à défier la misère moite du printemps. Les bêtes faméliques lèchent de gros blocs de sel rouge, leur respiration caverneuse chauffe l’écurie.
Dans la roulotte garée tout près, l’homme qui veille sur eux a passé les dernières semaines à jouer au crib contre lui-même en attendant que la nuit passe et que sa petite chaufferette sèche enfin le bout de ses bottes humides. L’homme guette le retour des siens par la lucarne de sa roulotte. Il procédera bien tôt au décompte de ceux — hommes et bêtes — dont l’hiver aura eu raison. De nouveaux arrivants occuperont les box laissés vacants à la fin de l’été. D’autres reviendront, anciens coureurs marqués sur la gencive, percherons, belges, chevaux de labour et hongres canadiens dans leur splendeur bronze, baie, rouanne, ramenés d’encans au Vermont et des environs. La rumeur mate, friable des sabots déferrés résonnera à nouveau dans les écuries.
Les cochers entendront cette parade piaffante et retourneront eux aussi au bercail, aigris, mal chaussés, sans le sou, le teint blafard et le pas traînant, accordé à celui des bêtes.
On revient toujours à Griffintown, là où la rédemption est encore possible. On y meurt parfois aussi. Les bottes aux pieds, de préférence.
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Billy s’extirpe d’un rêve dans lequel, chose rare, il montait un cheval. Il sentait le corps de l’animal en mouvement sous lui, ses flancs tièdes se raidissant sous son mollet, la puissance de cette machine mus -culeuse. Serrant le pommeau d’une main, il menait sa monture à l’ouest, au-delà des limites de Griffin -town, lorsque le bruit régulier, rassurant des sabots du cheval qui trottinait dans le jour déclinant s’est confondu avec le ronronnement du moteur d’un camion : celui de Paul Despatie, suivi du véhicule de transport, occupé par de nouveaux chevaux.
Une botte de cow-boy noire ornée de breloques apparaît dans l’entrebâillement de la portière, puis une autre, tout aussi ostentatoire. Paul, celui qui a trouvé de l’or à Griffintown, propriétaire de l’écurie et seigneur du domaine, salue son homme à tout faire et lui offre une cigarette de contrebande. « L’Indien va revenir cet été », annonce-t-il. Billy hoche la tête puis ils fument en silence le tabac éventé, roulé serré dans du papier jauni.
Paul ouvre les portes du véhicule de transport pour en faire sortir les chevaux. Un premier apparaît, une demi-tonne de nerfs et d’irritabilité, un clydesdale efflanqué qu’il faudra engraisser avant le début de la saison, mais qui a l’oeil vif et une bonne tête. Billy le mène jusqu’à un entre-deux où trône encore la fiche indiquant le nom de son ancien occupant, parti faire de la colle [Envoyer un cheval faire de la colle : l’envoyer à l’abattoir ] à la fin de l’été. Jack. Billy déteste baptiser les animaux. Par commodité, il décide de nommer le nouveau cheval Jack aussi, un nom facile à retenir, jusqu’à ce qu’il se souvienne qu’il s’agit d’une jument, c’est ce que Paul a dit. Billy se penche sous l’animal pour confirmer. À l’aide du stylo glissé dans la poche de sa chemise dont il humecte la bille, il ajoute deux lettres au bout du nom: I et E. Jack devient Jackie.
Billy fait déambuler la seconde jument sur le site de l’écurie pour mieux la détailler : belle robe grisbleu, puissante croupe pommelée, pattes un peu sensibles, la grâce lourde des percherons, mais l’air aussi doux qu’un belge. Elle cherche en vain quelque chose de frais ou de florissant, une touffe d’herbes folles dans toute cette boue, dans toute cette rouille. Billy envisage d’en faire une Princesse, puis se ravise. Il se rappelle les Maggie qui ont traversé sa vie de palefrenier : de braves et fières fifilles, des machines. Il écrase son mégot sous sa botte et le fait glisser dans sa poche par précaution — Billy craint plus que tout au monde qu’un feu naisse dans la paille. Il inscrit «Maggie » au dos d’un paquet de papier à rouler, fiche de fortune qu’il agrafera ensuite dans l’entre-deux. Un nom, cinq pelletées de bran de scie et une galette de foin, c’est ainsi qu’on accueille les nouveaux pensionnaires à l’écurie. Le forgeron les chaussera d’ici quelques jours et le vétérinaire procédera à l’évaluation de leur état de santé. L’entraînement pourra ensuite débuter.
Mieux vaut éviter de s’attacher aux chevaux à leur arrivée. Billy n’aurait pas donné cher du standard-bred réchappé de l’hippodrome, atteint d’un souffle au coeur, mais il a suffi d’atteler le petit cheval sombre à une calèche légère et de surveiller ses jarrets pour se rendre compte que Garlen Lou — c’est son nom — affiche un orgueil inversement proportionnel à sa taille et, jusqu’à preuve du contraire, il sera de retour cet été pour une huitième saison.
Comme les cochers, les chevaux qui échouent à Griffintown traînent plusieurs vies derrière eux. On les prend tels qu’ils sont. C’est pour eux aussi, bien souvent, le cabaret de la dernière chance.
jeudi 10 mai 2012
Les fleurs de l'ombre de Steve Mosby
De la fiction au réel, le nouveau polar de Steve Mosby brouille les pistes31/01/2012
Après le succès d’Un sur deux, le jeune britannique Steve Mosby fait sa rentrée 2012 avec Les Fleurs de l’ombre (Ed. Sonatine). Un polar qui explore l’univers d’écrivains de polars, le reflet d’un fait divers bien réel et non résolu.
L'auteur en un clin d'oeil : Né en 1976, Steve Mosby signe avec Les Fleurs de l’ombre son sixième roman, le troisième publié en France par les éditions Sonatine. En savoir plus sur Steve Mosby.
Pourquoi on aime : "Ce n’est pas l’histoire d’une petite fille qui disparaît mais celle d’une petite qui réapparaît". Ces premiers mots du polar donnent le ton à cette œuvre qui, dès la première page, intrigue, déstabilise. Mise en abyme, illusion, suggestion sont autant de procédés utilisés par Steve Mosby pour entretenir le suspense… jusqu’à la dernière ligne.
Neil Dawson, écrivain en attente d’être publié, perd brutalement son père, lui même auteur de polars. Alors qu’il tente de traverser son deuil, il retrouve chez son père les traces de son dernier projet d’écriture ainsi qu’un livre : La Fleur de l’ombre de Robert Wiseman. A l’intérieur, une fleur noire fanée semblable à la couverture de l’œuvre. C’est sur les pas de cet auteur de best-seller que le père de Neil travaillait au moment de sa mort. Très rapidement Neil se retrouve impliqué dans un fait divers datant des années 70, que Robert Wiseman puis son père ont tenté de faire éclater au grand jour… à leur propre péril.
Avec pour seuls guides un livre intriguant et une fleur noire, Neil n’a d’autres choix que de remonter le fil de l’histoire du livre pour retrouver sa petite amie, enceinte, qu’un inconnu sorti tout droit de La Fleur de l’Ombre aurait kidnappé. Il croise alors la route d’une jeune policière de renom, elle-même transportée, sans le savoir, dans la narration du polar de Robert Wiseman.
En jouant sur les codes du genre thriller, Steve Mosby brouille les pistes pour intensifier le suspense et accélérer la valse incongrue des policiers et des écrivains, des personnages réels et fictifs. Impossible, pour le lecteur, de savoir où commence et où s’arrête la fiction…. et de contrôler nos émotions en montagnes russes. Pour notre plus grand plaisir !
Le regard critique : Comme dans son précédent ouvrage, Ceux qu’on aime, Steve Mosby s’attache à complexifier l’intrigue en multipliant les personnages et les narrations croisées au risque, parfois, de perdre un lecteur déconcentré.
La page à corner : "Je n’étais plus sûr de savoir où je me trouvais. Les lieux semblaient être un mélange de présent et de passé - les limites se brouillaient soudain. J’entendis des rires d’enfants-il y avait vraiment des enfants un peu plus loin, sur la jetée, mais mon esprit attribua ce son à une file d’écoliers avançant par groupes de l’autre côté de la rue pour aller visiter la station de sauvetage tandis qu’un pédophile les observait sur le trottoir d’en face, leur adressant un salut de ses doigts délicats. Je sentais battre le pouls de La Fleur de l’ombre et du passé qui en avait inspiré l’intrigue. Il était scellé, enfermé sous la surface du monde, mais en cet endroit, en cet instant précis, il appuyait si fort contre les parois de l’univers que j’en apercevais presque les contours". p 194.
Anne Bocandé
L'auteur en un clin d'oeil : Né en 1976, Steve Mosby signe avec Les Fleurs de l’ombre son sixième roman, le troisième publié en France par les éditions Sonatine. En savoir plus sur Steve Mosby.
Pourquoi on aime : "Ce n’est pas l’histoire d’une petite fille qui disparaît mais celle d’une petite qui réapparaît". Ces premiers mots du polar donnent le ton à cette œuvre qui, dès la première page, intrigue, déstabilise. Mise en abyme, illusion, suggestion sont autant de procédés utilisés par Steve Mosby pour entretenir le suspense… jusqu’à la dernière ligne.
Neil Dawson, écrivain en attente d’être publié, perd brutalement son père, lui même auteur de polars. Alors qu’il tente de traverser son deuil, il retrouve chez son père les traces de son dernier projet d’écriture ainsi qu’un livre : La Fleur de l’ombre de Robert Wiseman. A l’intérieur, une fleur noire fanée semblable à la couverture de l’œuvre. C’est sur les pas de cet auteur de best-seller que le père de Neil travaillait au moment de sa mort. Très rapidement Neil se retrouve impliqué dans un fait divers datant des années 70, que Robert Wiseman puis son père ont tenté de faire éclater au grand jour… à leur propre péril.
Avec pour seuls guides un livre intriguant et une fleur noire, Neil n’a d’autres choix que de remonter le fil de l’histoire du livre pour retrouver sa petite amie, enceinte, qu’un inconnu sorti tout droit de La Fleur de l’Ombre aurait kidnappé. Il croise alors la route d’une jeune policière de renom, elle-même transportée, sans le savoir, dans la narration du polar de Robert Wiseman.
En jouant sur les codes du genre thriller, Steve Mosby brouille les pistes pour intensifier le suspense et accélérer la valse incongrue des policiers et des écrivains, des personnages réels et fictifs. Impossible, pour le lecteur, de savoir où commence et où s’arrête la fiction…. et de contrôler nos émotions en montagnes russes. Pour notre plus grand plaisir !
Le regard critique : Comme dans son précédent ouvrage, Ceux qu’on aime, Steve Mosby s’attache à complexifier l’intrigue en multipliant les personnages et les narrations croisées au risque, parfois, de perdre un lecteur déconcentré.
La page à corner : "Je n’étais plus sûr de savoir où je me trouvais. Les lieux semblaient être un mélange de présent et de passé - les limites se brouillaient soudain. J’entendis des rires d’enfants-il y avait vraiment des enfants un peu plus loin, sur la jetée, mais mon esprit attribua ce son à une file d’écoliers avançant par groupes de l’autre côté de la rue pour aller visiter la station de sauvetage tandis qu’un pédophile les observait sur le trottoir d’en face, leur adressant un salut de ses doigts délicats. Je sentais battre le pouls de La Fleur de l’ombre et du passé qui en avait inspiré l’intrigue. Il était scellé, enfermé sous la surface du monde, mais en cet endroit, en cet instant précis, il appuyait si fort contre les parois de l’univers que j’en apercevais presque les contours". p 194.
Anne Bocandé
mercredi 9 mai 2012
Proies de Mo Hayder
Edgar 2012 : un "Oscar du polar" pour Mo Hayder
Le palmarès 2012 des Edgar Allan Poe Awards, décerné par les Mystery Writers of America, a couronné la Britannique Mo Hayder, meilleur roman de l'année pour "Gone" (titre français : "Proies", Presses de la Cité, 2010). Pour la belle blonde de Bath, la consécration de l'Edgar tombe pile l'année de ses 50 ans.
Ce livre est le septième des huit qu'elle a publiés, le cinquième de la série dite du "Marcheur", qui met en scène l'inspecteur Jack Caffrey et le mystérieux vagabond qui lui sert d'ange gardien. Dans "Proies", elle confronte son héros et la plongeuse de la police Flea Marley à un maniaque qui kidnappe des fillettes pour les retenir prisonnières dans un lieu inaccessible. A la sortie du livre, elle avait expliqué à Planète Polars pourquoi elle est, elle-même, si sensible au thème de l'enfermement.
Pour cet Edgar 2012, Mo Hayder était nominée aux côtés de Ace Atkins, Keigo Higashino, Anne Holt et Philip Kerr, soit une pré-sélection très relevée. Le prix du meilleur premier roman est allé à Lori Roy pour "Bent Road" (Penguin).
Les gagnants ont été proclamés jeudi soir, à New York City, lors d'un banquet organisé au Grand Hyatt Hotel (tenue de rigueur : dress to kill...). On est curieux de savoir si c'est le soir qu'a choisi Mo Hayder pour essayer l'Ibogaïne, une drogue naturelle qu'utilise Flea Marley lorsqu'elle a envie de planer sous l'eau. Une expérience que "l'enfant terrible" du polar british s'est promise de faire cette année, comme elle l'annonçait en décembre, dans sa lettre d'information, en présentant ses voeux à ses fans...
SPECIAL, c'est tout ce que je peux dire.
mardi 8 mai 2012
L'Invisible de Robert Pobi
Robert Pobi, un Canadien qui déchire
Un nom à mémoriser dès maintenant dans la surabondante production de littérature policière : celui de Robert Pobi. Facile à retenir. On sait juste de lui qu'il est canadien, qu'il a travaillé comme antiquaire, qu'il aime pêcher toute créature susceptible de mordre à ses hameçons, et qu'il est venu à l'écriture sur le tard. Avec une réussite insolente : en deux mois, son premier roman, "Bloodman", a déjà scotché les critiques nord-américains et britanniques. Au tour des Français maintenant...
"L'homme de sang" étant déjà pris (dommage), le livre nous arrive sous le titre "L'invisible". La démence est au coeur de ce thriller sous haute tension. Revenu au chevet de son père malade, Jack Cole, enquêteur atypique du FBI, visionnaire et halluciné, est prié de donner un coup de mains aux flics locaux : à deux pas de chez lui, une jeune femme et son enfant ont été dépecés au couteau de chasse... Le père de Jack est un peintre de génie, égal fictif d'un Jackson Pollock ou d'un Cy Twombly. Les médecins lui diagnostiquent les prémices d'Alzheimer, mais Jack lit dans son délire d'autres indices infiniment plus troublants.
Pris entre une folie créative et une folie meurtrière, l'agent spécial Cole tente de garder le fil, au milieu d'une panique généralisée déchaînée par l'approche d'un méga-ouragan. Dans cette atmosphère quasi-fantastique, Robert Pobi sait à merveille planter le décor, installer ses personnages et faire monter la tension. S'il s'autorise quelques facilités, se laisse parfois griser par son écriture roublarde, son idée d'une enquête purement cérébrale, où le policier cherche des réponses dans les cerveaux dérangés autant que sur les scènes de crime, tient le lecteur totalement à sa merci, lui dictant ses conditions en s'affranchissant de la logique procédurière d'un pur polar.
Selon que l'on trouvera la chute bluffante ou au contraire prévisible, on quittera "L'invisible" avec plus ou moins de regrets. Dans tous les cas, on aura assisté à l'émergence d'un talent à suivre. Les éditeurs français, François Verdoux et Arnaud Hofmarcher, croient beaucoup en ce livre, au point d'avoir prévu, pour son lancement, leur plus gros tirage pour un premier roman. Et comme ils ne s'engagent pas à la légère, ils avaient acquis dès janvier 2011 les droits sur deux des trois autres roman du Montréalais : "Mannheim Rex" et "Deselected". Robert Pobi va encore frapper.
"L'invisible", Robert Pobi, éditions Sonatine, 426 pages, 21,30€. En librairie le 10 mai.
mardi 1 mai 2012
Hunger Games de Suzanne Collins
Dans un futur sombre, sur les ruines des états-unis, un état domine tous les autres et contrôle tout : le Capitole. Pour contrôler le peuple par la terreur, un jeu télévisé (téléréalité) est crée où les participants des 12 districts (genre de colonies qui fournissent les matières premières dont le Capitole à besoin) doivent s’affronter jusqu’à la mort afin de gagner le premier et unique prix : un approvisionnement en nourriture pour le reste de leur vie (j’ai oublié de mentionner que presque tout le monde des districts crève de faim alors que les habitants du Capitole s’empiffrent!). Tout au long du récit, nous suivons une jeune fille de seize ans, Katniss (vous trouverez l’explication de ce choix de nom dans le livre) alors qu’elle affronte les différents dangers qui se présentent à elle. Je ne vous dirai pas comment ça finit, mais tout ce que je peux dire, c’est qu’il y a deux autres tomes qui suivent mettant en vedette le même personnage. Vous aimerez, c'est sûr !
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